Tous les drapeaux . XYZ
L'Agenda Ironique de novembre est organisé par moi-même sur ce blog, il est hébergé par l'excellent tiniak sur son excellent site poLétique et tocs".
En ce mois de novembre où les jours raccourcissent, où la pluie nous mouille et où le froid s’installe, j’aimerais vous proposer pour thème ma réponse à ces rigueurs de l’automne : l’hibernation.
En chausse-trappes amicales, il serait intéressant d’utiliser les mots suivants : sérendipité, nitescence, melliflu, alacrité, anachorète, ainsi que la petite Yuja Wang.
Pour donner un peu de tenue morale à ces agendas, je vous propose d’y placer cette belle et hypothétique morale de Jean de La Fontaine : « Un escargot pressé perd sa maison. »
Voici les définitions des mots choisis :
• Sérendipité → le fait de découvrir quelque chose de beau par hasard.
• Nitescence → éclat doux, lumière qui brille doucement (comme celle de la lune).
• Melliflu → qui a la douceur du miel.
• Alacrité → joie vive et pleine d’énergie.
• Anachorète → personne qui vit seule, retirée, du monde pour réfléchir ou prier.
• Yuja → obsession bien connue d’un agendiste du dimanche.
Momo était un jeune ours brun, il habitait la plus belle des tanières du pays, une vaste caverne traversée par un ruisseau et tapissée de mousse et de feuilles séchées. Tous les animaux de la forêt auraient souhaité y habiter, mais Momo avait imposé son droit de propriété, car il était le plus fort. Les autres avaient été obligés de s'abriter dans des grottes plus petites, sans l'eau courante ou dans les courants d'air.
Dans la vie, on fait plus souvent ce que l'on peut que ce que l'on veut.
En ce mois de novembre où les jours raccourcissaient, Momo vérifiait la préparation de son hibernation prévue pour la semaine suivante, la mousse pour se faire un matelas, le bois pour passer l'hiver au chaud et la nourriture, noisettes, miel et autres provisions melliflues.
Dehors, il tombait des cordes. Yuja, la petite belette était trempée, il lui fallait absolument trouver un abri pour ne pas mourir de froid, lorsqu'elle découvrit la grotte de Momo. Elle commença à rentrer prudemment, mais un grognement comminatoire de Momo la figea nette.
— Mon Dieu, se dit-elle, le locataire de cette grotte n'a pas l'air commode, un escargot pressé perd sa maison, essayons d'abord de l'amadouer.
— Bonjour l'ami, vous avez une bien jolie grotte, l'avez-vous trouvée par sérendipité ?
— Je l'ai prise parce que je suis le plus fort.
— L'hiver approche et je venais voir si tu avais tout ce qu'il te fallait pour ton hibernation.
— J'ai tout ce qu'il me faut.
Mais il en fallait plus pour décourager Yuja, toujours pleine d'alacrité.
Avisant la provision de nourriture entassée à côté du ruisseau, elle lui dit :
— Il n'est pas prudent de laisser vos réserves si près de la rivière, si les pluies continuent et que le niveau monte, toutes vos provisions risquent d'être gâtées en une nuit.
— Si tu ne sors pas de ma grotte immédiatement, je te mets dans mon garde-manger.
— Ami Ours, vous vivez en anachorète et je comprends bien que je vous gêne, mais savez-vous que je peux vous être très utile ?
— Cela m'étonnerait.
— Messire, votre grotte est vaste, laissez-moi passer l'hiver au chaud avec vous, je veillerai au grain et vous alerterai si quelque danger arrive. Si vous le voulez, je veillerai sur le feu.
— Je n'ai pas besoin de tes services.
— Les chasseurs rôdent dans la vallée, toujours à l'affut d'un mauvais coup, ils ne font pas de quartier, nous ne serons pas trop de deux pour veiller au grain.
Ce n'était pas complètement faux. Même si l'alliance d'une belette et d'un ours est assez inhabituelle, les parents du jeune ours lui avaient toujours appris que l'efficacité passe parfois par des changements d'habitude ou des innovations. Mais comment avouer cela à une belette ?
— Mais que veux-tu, à la fin, demanda Momo ?
Yuja n'avait plus d'arguments, elle n'avait plus que la vérité.
— Messire, il fait froid, je suis mouillée et si je reste dehors encore une nuit, je mourrai d'une fluxion de poitrine.
Momo eut pitié de cette petite chose qui le sollicitait. D'ailleurs, ce n'était même pas une denrée alimentaire, il avait déjà mangé de la belette et il n'aimait pas ça. Il fut touché par ce désespoir et il toléra que la petite bête passe l'hiver dans un coin de la grotte. Yuja le remercia de tout son cœur et alla s'installer sur un tas de feuilles mortes.
Quelques semaines plus tard, au milieu d'une nuit d'hibernation, Yuja se réveilla, son instinct l'avertissait que quelque chose allait se passer, mais quoi ?
Elle alla à l'entrée de la grotte, rien, seule, la lune trônait au milieu du ciel.
Soudain, un craquement sinistre retentit, une pluie de cailloux leur tomba dessus, et, dans un bruit assourdissant, l'entrée de la grotte s'écroula. Un éboulement venait de condamner l'accès de la grotte. Quand la poussière se posa au sol, il ne faisait pas complètement noir, une lune nitescente éclairait la grotte par une ouverture qui avait subsisté dans la paroi.
Momo était entièrement coincé. Yuja parvint cependant à se faufiler au-dehors par le trou entre les cailloux.
Toute la région avait été secouée, dehors, les animaux étaient prudemment sortis de leurs abris, dont la plupart s'étaient écroulés.
Yuja les prévint que Momo était resté bloqué dans la sienne, mais ce fut plutôt une bonne nouvelle pour les autres animaux.
— C'est un égoïste, il ne connait que sa force.
Mais Yuja parvint à les convaincre. Il n'était pas si méchant que cela, il l'avait abritée au début de l'hiver, et ils avaient tout à gagner à secourir Momo. Yuja organisa les secours, les animaux firent une chaîne pour dégager l'entrée de la grotte.
Momo comprit alors que la solidarité était bien plus importante que la force brute de n'importe quel individu, fût-ce lui. Il repensa à son égoïsme d'avant, il comprit que l'accueil d'une belette trempée lui avait sauvé la vie bien plus surement que ses griffes acérées et ses dents pointues. Cela lui réchauffa l'âme ; il décida de s'amender.
Momo et Yuja vivent maintenant ensemble dans cette grotte qu'ils ont transformée en chambre d'hôte.
Et depuis ce jour, ils laissent toujours un coin de mousse libre pour une bête en perdition.
Ils ont posé un paillasson devant la grotte avec l'inscription « Ami, sois le bienvenu ».
John Duff, novembre 2025

L'Agenda Ironique de novembre est organisé par tiniak sur son blog poLétique et tocs.
Le thème est : L'amour peut-il être une réponse ?
Il faudra utiliser au moins cinq mots parmi Mijaurée – une fois par Lune bleue (traduction de l'expression anglaise, Once in a blue moon)– Rivancher (accorder à autrui l’occasion de prendre sa revanche ou, plus finement, accorder à soi-même la satisfaction d’une revanche méritée avec panache) – faire l’effet d’un godmoche à roulasse (s'en moquer) – Il pleut des chats et des chiens (traduction de l'expression anglaise, it rain cats and dogs) – gai(e)-luron(ne) – quand les cochons voleront (traduction de l'expression anglaise, When pigs fly) – branleuse de gendarme (ancien nom donné à la repasseuse, dont le fer était ainsi désigné) - Quand les poules auront des dents.
Il est également proposé d'utiliser un boustrophédon.
Momo était opérateur de drones stratosphériques, Yuja était mitrailleuse laser, ils formaient un binôme dans la dixième compagnie, cinquième bataillon et troisième régiment de l'armée de la planète Terre.
Présentement, ils tentaient de repousser une attaque gacruxène qui souhaitait raser notre globe pour s'en faire un petit pied-à-terre. Les Gacrux lançaient des bombes planantes avec des ailettes qui donnaient l'impression qu'il pleuvait des chats et des chiens.
Dans la vie, Yuja et Momo étaient des gais lurons, mais maintenant, ils ne riaient pas. Ils ne communiquaient même pas, car c'était inutile. Tous les systèmes du régiment étaient reliés et synchronisés entre eux, le drone de Momo, la mitrailleuse laser de Yuja, la logistique des munitions, tout était automatisé et relié au poste de commandement. Celui-ci était installé de l'autre côté du fleuve Amour qui sépare les provinces terrestres de Chinongolie et de Nepalibet. Il donnait ses instructions et suivait les résultats de tout le régiment en direct.
Au début, cela ne se passait pas trop mal. Momo, avec son drone en altitude, repérait et transmettait les coordonnées des vaisseaux ennemis à Yuja, et celle-ci tirait, tirait, tirait en continu. Et les Gacrux explosaient, explosaient, explosaient. Mais il en revenait sans cesse, un peu comme les Indiens dans les westerns de série B des années quatre-vingts. Ils géraient la situation, mais ils sentaient bien que s'ils ralentissaient le tir, ils seraient vite submergés.
Tout à coup, un éclair de plasma partit du vaisseau amiral gacrux, il traversa le ciel et atteignit le bunker de commandement terrestre qui fut vaporisé instantanément.
La centralisation présente pas mal d'avantages, mais Momo et Yuja en découvrirent l'inconvénient immédiatement. À la seconde où le QG disparut, les lunettes de vision stratosphérique de Momo devinrent noires et la mitrailleuse de Yuja cessa de tirer. C'était devenu très chaud pour Yuja et Momo, mais ils réagirent instantanément.
- Sauvons-nous, cria Yuja.
Une bombe explosa tout près et Momo fut projeté en roulé-boulé dans les airs.
- eésum ud irba'l à snolla ,iuO
Il s'était déjà relevé et courait vers l'abri.
Celui-ci n'était pas très loin, il était situé dans le sous-sol d'un musée en centre-ville. Il suffisait d'atteindre l'autre extrémité de l'avenue principale, une foule de gens déjà s'y précipitaient. Ils remontèrent l'avenue plus vite qu'ils ne l'avaient jamais fait.
Le musée avait été construit au-dessus d'un ancien blockhaus datant d'une guerre du XX e siècle, certaines galeries souterraines faisaient partie de la visite du musée. Les plus profondes avaient été reconverties récemment en abri souterrain. Ils traversèrent en courant le jardin du musée, plein d'antiques canons aux noms fleuris, « si vis pacem, para bellum », « La branleuse de gendarme » , ou « canon des météores ».
Ils arrivèrent enfin dans le sous-sol sécurisé, mais ne soufflèrent pas longtemps. Un nouveau groupe de personnes arrivait, affolé :
- On va tous mourir, un astéroïde de 50 km de diamètre nous tombe dessus.
Il ne servait plus à rien de rester enterré, la vingtaine de mètres de terre et de béton étaient maintenant complètement dérisoires. Ils se résolurent de remonter la surface pour dire au-revoir à la vie à l'air libre.
Ils se retrouvèrent dans le jardin du musée. Dans le ciel, un point noir grossissait.
- Tu sais, Yuja, je t'aime, dit Momo toujours un peu fleur-bleue et ému par la solennité du moment. Et toi, m'aimes-tu ?
- Quand les poules auront des dents, répondit Yuja qui ne perdait pas une occasion de rivancher Momo.
Cela fit à Momo l'effet d’un godmoche à roulasse, car il connaissait bien Yuja et savait lire ses sentiments au-delà de ses paroles.
Avisant le « canon des météores », il décida de fanfaronner à son tour.
- Utilisons ce canon pour nous défendre, comment ça marche ce truc, ça ressemble à tout sauf à un canon.
Il s'agissait en fait de cinq poteaux cylindriques d'environ un mètre de haut disposés en cercle. Le haut de chaque cylindre était percé d'un petit trou et un récipient était posé à côté.
Sur le premier cylindre, le récipient était rempli d'une sorte de terre que Momo mit dans le trou. Le cylindre se mit à vibrer, mais rien de plus ne se produisit. Dans le second cylindre, c'était de l'eau et Yuja fit de même. Dans le troisième, c'était deux substances chimiques qui s’enflammèrent lorsqu'elles furent rassemblées. Dans le quatrième, c'était un soufflet qui fut actionné. Ils avaient chacun fait le tour du cercle en sens inverse et se retrouvèrent devant le cinquième cylindre, il n'y avait rien dessus.
Dans le ciel, ce n'était plus un point noir, mais on voyait distinctement la météorite qui grandissait à vue d’œil, l'impact était imminent.
- Je sais, dit Yuja, on a étudié cet engin en cours d'histoire. Notre professeur, M. Bessan, nous a expliqué qu'il utilise la force des cinq éléments fondamentaux de l'univers pour créer un rayon qui peut détruire n'importe quoi. Ces éléments, se sont la terre, l'eau, le feu, le vent, et le cinquième élément, c'est l'amour, et elle embrassa Momo.
Au contact de leurs lèvres, le cinquième cylindre se mit à vibrer aussi. Puis, des cinq cylindres sortirent des jets de lumière qui se rassemblèrent au centre du cercle et partirent dans le ciel à la rencontre de l’astéroïde qui explosa quelques secondes plus tard.
- Mais bien entendu que je t'aime, dit Yuja, et heureusement, sinon on serait tous morts. L'amour, c'est toujours la solution.
John Duff, octobre 2025

L'Agenda ironique de septembre est organisé par Sabrina sur son blog Entre les lignes.
" Le thème : Parlons donc de marche au sens large, au sens figuré, au sens de la marche que vous souhaitez !
Une marche qui nous permet d’apprendre, comme un conte initiatique, si possible sans sciatique.
Il faudra y incorporer les mots : paille / barrette / berger / bol (tibétain ou non).
Et pour les plus téméraires, celleux qui n’ont pas froid aux yeux ni mal aux pieds, il faudra y ajouter cette phrase biscornue comme on les aime : « Celui qui pense droit marche de travers » de Jean Dypréau. "
Momo était un peu anxieux, il entrait en sixième. Ne serait-ce que le bâtiment du collège était déjà très intimidant, c'était une haute tour dont le sommet se perdait dans les nuages. Il était un peu perdu dans une foule énorme se pressait dans la cour qui l'entourait.
Quand il repéra de loin une petite fille portant un blouson blanc avec des traits noirs verticaux qui la faisait ressembler à un piano. Il la connaissait, c'était Yuja, sa pire ennemie. Une petite chinoise avec qui il s'était disputé pendant toute une année à l'école primaire Saint-Honoré-La-Treille. Ils s'étaient battus pour avoir le titre de meilleur footballeur de CM2. Ils s'étaient affrontés de nombreuses fois et ils rivalisaient comme si chacun voulait prendre la place de l'autre en équipe de France. Chacun avait les jambes ornées de bleus dus à des tacles pas du tout amicaux. C'était la seule personne qu'il ne souhaitait pas rencontrer.
Mais, en cette période très exceptionnelle, il fit abstraction de leurs nombreux différends. Il se rapprocha d'elle comme d'une bouée dans cet océan d'inconnus.
Ensemble, ils allèrent consulter les grands panneaux avec les listes d'élèves par classe. Il constata avec un peu de gêne qu'ils étaient dans la même sixième, la 6eB2M1.
À 8 h 30, une sonnerie retentit, un surveillant demanda à tous les élèves de rentrer dans le bâtiment et de rejoindre leurs classes.
Dans le hall, il y avait une série d’ascenseurs et au bout un escalier. Éducation nationale oblige, tous les ascenseurs étaient en panne. Une foule dense d'élèves se dirigea donc vers l'escalier. Mais il y avait tellement de monde que l'on n'avançait pas. Ils mirent près d'un quart d'heure à atteindre la première marche, et ce fut un réel plaisir de monter dessus.
Et l'attente continua, ils devaient attendre que la marche du dessus se libère pour l'occuper, mais ils étaient en même temps bousculés par les gens derrière eux qui s'inquiétaient d'arriver en retard et cherchaient à monter sur leur marche avant même qu'ils ne l'aient quittée.
Momo attendait avec hâte le premier étage, il espérait qu'une bonne partie des collégiens s'y rendraient et que cela libérerait un peu de place dans l'escalier. Il comptait à rebours les marches qui le séparaient du prochain palier.
- Moins quatre, moins trois, moins deux, moins une...
Ce ne fut vraiment pas de bol, à peine deux ou trois élèves sortirent de la cage d'escalier, le flux à peine entamé continua vers le deuxième étage.
Au fil des étages, ils commencèrent à respirer un peu. Ils n'attendaient plus que la marche d'après se libère, car tout le monde montait à la même vitesse. Mais toujours pas de panonceau pour la 6eB2M1.
Au début, il avait compté les étages, mais il en avait perdu le fil.
Au bout d'un moment, Momo eut l'impression que les élèves devant lui montaient plus vite, il devait faire attention pour suivre le rythme. Il remarqua qu'il se désynchronisait d'avec Yuja, elle eut une demi marche puis une marche d'avance et Momo peinait à la rattraper. Il sentait que quelqu'un derrière lui essayait de le doubler.
C'est alors que Yuja lui tendit la main, Momo la saisit avec plaisir. Cela empêcha le malotru de lui passer devant et ramena Momo sur la même marche que Yuja.
Ils continuaient de monter, seuls des détails leur permettaient de savoir ce qui se passait dans tous ces étages qu'ils traversaient. Des odeurs de cuisine qui indiquaient une section de restauration ou de la paille une section agricole où se rendaient tous les futurs bergers.
Il ne restait plus grand monde dans l'escalier.
- Et si on l'avait manquée, demanda-t-il à Yuja ?
- Non, je ne crois pas, répondit-elle. Il faut continuer de monter.
C'est ce qu'ils firent. Momo était maintenant en sueur et avait mal aux jambes. Il voyait bien qu'elle aussi commençait à fatiguer et à se laisser distancer. Comme les escaliers étaient à présent clairsemés, il décida de monter en diagonal pour avoir une pente moins raide, comme les cyclistes dans les côtes en montagne. Il prit à son tour la main de Yuja et l'entraîna dans un zigzag salvateur.
D'abord un peu étonnée, elle comprit qu'ils parcouraient plus de distance pour moins se fatiguer. Elle en sut gré à Momo.
- Bonne idée, lui dit-elle.
Puis, elle continua son compliment en récitant doctement une phrase qu'elle avait lue sur l'ordinateur de sa maman :
- Celui qui pense droit marche de travers. Elle trouvait que cela collait pas mal avec leur technique d'ascension.
Et ils montaient. Tout leur corps les faisaient souffrir, mais ils montaient.
Ils n'étaient désormais plus que tous les deux, l'escalier se rétrécit, les néons devinrent moins forts.
Ils eurent l'impression que le jour déclinait, mais aucune sonnerie ne les prévint de quoi que ce soit. De toute façon, la journée ne pouvait pas être finie avant même qu'ils ne soient arrivés dans leur classe.
- Mais où sont les autres élèves de notre classe, demanda Momo ?
- Je ne sais pas, répondit Yuja. Faisons une pause, je n'en peux plus.
- Non, dit Momo, on doit déjà être en retard, passe-moi ton cartable, je vais t'aider.
Ils arrivèrent au dernier palier. Toutes les portes étaient fermées à clef, mais une échelle en bois menait à un trou carré au plafond. Ils n'eurent pas d'autre choix que de monter.
Comme Yuja n'était pas du tout rassurée, Momo ouvrit la voie. Il regardait de temps en temps sous lui et voyait les barrettes argentées de Yuja qui tranchaient sur ses cheveux noirs.
Il réalisa qu'il ne haïssait plus du tout Yuja.
Ils entrèrent enfin dans la classe. Tous les élèves étaient déjà assis à leur place, on attendait plus qu'eux.
- Bonjour, dit la professeure, nous vous attendions. Nous allons commencer.
Je suis madame Kiplinne, votre professeure de gentillesse et votre professeure principale. Je vous enseignerai la bienveillance, le respect et je vous aiderai à devenir des êtres humains respectables.
Chacun à votre tour, vous allez vous présenter. Dire comment vous vous appelez, d'où vous venez, ce que vous aimez et n'aimez pas et ce que vous voulez faire plus tard.
Momo réfléchit. Il n'était plus du tout certain de ses choix. Pas sûr d'avoir envie d'être footballeur, il savait juste qu'il ne voulait plus jamais quitter Yuja.
John Duff, septembre 2025

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| Développé par | John Duff |
| Créé le | 15-06-2017 |
| Dernière mise à jour le | 09-10-2025 |
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